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Interview Sandra Bestraten, présidente de la démarcation de Barcelone de l’Ordre des architectes de Catalogne

Quelle est la situation actuelle du secteur?

Le secteur se trouve dans un moment d’opportunité, mais également de transition. La durabilité est très importante et comprend également l’accessibilité. Compte tenu du vieillissement de la population, en particulier en Europe, on prévoit que dans 20 ans, il y aura deux fois plus de personnes âgées de plus de 65 ans. C’est la raison pour laquelle il est important de voir comment construire de nouveaux logements avec une vision beaucoup plus flexible, incorporant non seulement l’accessibilité physique, mais aussi l’accessibilité sensorielle et cognitive. Ici, l’architecture et toutes les aides technologiques doivent aller de pair au tout début de la conception globale pour garantir le confort et faciliter les choses. Ainsi que pour pouvoir adapter les espaces en fonction de l’évolution des besoins sans avoir à se référer à l’ensemble de la structure. En bref, adapter un logement tout au long de la vie est un véritable défi.

Comment ce défi se traduit-il pour les bâtiments qui ne sont pas des constructions neuves ?

Nous disposons d’une vaste zone bâtie obsolète dont nous devons prolonger la durée de vie. Pour y parvenir, nous devons examiner la structure du bâtiment, procéder à une rénovation complète, déterminer comment le rendre plus efficace et, surtout, comment améliorer la santé et le confort des personnes qui y vivent, comment incorporer ces critères de durabilité et d’accessibilité dans ces bâtiments.

Ce n’est pas un défi facile, cela demande beaucoup de créativité, par exemple, ne pas essayer de mettre un ascenseur là où il n’y en a pas, mais de mettre un ascenseur qui dessert différentes communautés à travers une cour, un îlot urbain, d’autres chemins qui n’ont pas encore été explorés, un chemin très intéressant. Il s’agit de projets beaucoup plus stratégiques qui nous conduisent vers une rénovation globale, qui consiste à considérer le bâtiment et surtout l’ensemble de l’îlot urbain. C’est ce qui représente la valeur des architectes, la confiance nécessaire pour entreprendre des projets dans une perspective plus large.

Liée à la durabilité, l’accessibilité doit être l’avenir de l’architecture ?

L’accessibilité fait partie de la durabilité, il ne s’agit pas seulement de s’assurer que les gens puissent continuer à vivre chez eux le plus longtemps possible avec tout le réseau de voisinage et la connexion à l’environnement, mais c’est aussi l’occasion d’explorer de nouveaux types de logement, avec le cohousing, sur lequel on travaille également avec d’autres groupes. Il y a un réseau de services pour accompagner le maintien à domicile et il faut prendre en compte les équipes d’architectes, il faut que le secteur et la société nous fassent plus confiance, qu’ils nous voient comme le médecin qui vous accompagne et vous aide pour tout ce qui serait de la santé publique, parce que l’architecte doit aussi être aux côtés de toutes les personnes pour voir à chaque instant ce dont elles ont besoin.

Qu’attendez-vous de la prochaine édition de Construmat ?

J’espère que tout le domaine de la rénovation continuera à se renforcer, comme nous l’avons vu lors du dernier Construmat, et que nous pourrons voir comment la rénovation incorpore des concepts d’accessibilité et aussi des éléments qui nous permettent d’incorporer l’efficacité énergétique. L’industrialisation est également présente, non seulement dans les nouvelles constructions, mais aussi dans les rénovations. Voici les concepts que nous aimerions voir.

Construmat peut-il contribuer à accélérer les défis du secteur ?

Je pense que nous avons besoin que tous ces nouveaux domaines dont nous parlons entrent fortement dans Construmat, qu’ils aident à rendre visibles les défis que nous avons sur la table et qu’ils le mettent au service des entreprises, des professionnels, pour comprendre où il y a un foyer d’opportunités d’amélioration dans l’ensemble du secteur.